Iran-Syrie-Hezbollah : un axe défendu à tout prix par Nasrallah

21.07.13

 

L’implication du Hezbollah dans le conflit syrien aux côtés de Bashar el-Assad n’est plus un secret. Les forces du Hezbollah présentes en Syrie montrent une nouvelle fois la vraie intention de ce groupe terroriste : soutenir les alliés de la minorité chiite pour imposer une théocratie chiite au Liban tout en ignorant complètement les besoins de la population libanaise. Bien que le Hezbollah prétend protéger les Libanais, en réalité, il sert les intérêts de l’Iran et fera tout pour préserver l’axe Iran-Syrie-Hezbollah.

Le 25 mai 2013, après avoir nié son implication, Hassan Nasrallah a déclaré officiellement que le Hezbollah a pris part aux combats en Syrie aux côtés du violent régime d’Assad. Pour légitimer ses actions, il a avancé deux points absurdes :

Nasrallah prétend soutenir le régime d’Assad pour protéger la résistance palestinienne. “Si la Syrie tombe, la Palestine va être perdue. La résistance en Palestine sera perdue. Gaza, la Judée-Samarie et Jérusalem seront perdue”, a déclaré Hassan Nasrallah.

Nasrallah prétend que la révolte populaire en Syrie contre les brutalités du régime d’Assad est le fruit du travail des puissances occidentales, d'Israël et des groupes terroristes et qu’en réalité, Israël veut conquérir le Liban.

 

Le Hezbollah n’a rien à voir avec la protection du Liban et la défense des Palestiniens. Le Hezbollah est en Syrie pour trois raisons principales : la préservation de son fournisseur militaire, un intérêt sectaire et religieux. Enfin, la loyauté envers l’Iran.

1) Préservation du fournisseur militaire syrien

La préservation du régime de Bashar el-Assad est d’une importance militaire vitale pour le Hezbollah car il reçoit une grande partie de ses armes via la Syrie. De plus, la Syrie agit comme port de transit pour les armes envoyées d’Iran. L’arsenal du Hezbollah comprend les roquettes Fajr-3 et Fajr-5, les missiles Fatah 110 et Zelzal, tous de fabrication iranienne ainsi que la roquette 302mm syrienne.


Menace des missiles du Hezbollah

2) La division sectaire

Le fait que le Hezbollah a décidé de se battre seulement à certains endroits indique clairement qu'il protège les intérêts chiites en Syrie. La plus grande contribution du Hezbollah au régime d’el-Assad s'est concrétisée durant l’importante bataille de la ville de Qousseir qui a été un tournant dans le conflit syrien.

La ville de Qousseir contrôle la route entre Homs et la plaine du Bekaa, le cœur du Hezbollah. De plus, 30 000 chiites vivent dans la zone autour de Qousseir et c’est pourquoi le Hezbollah est présent las bas et non pas à Alep.

3) La loyauté envers l’Iran

Le maintien du régime d’el-Assad est d’une importance cruciale pour l’Iran qui fournit militairement et économiquement la Syrie. En échange, le régime syrien agit comme le mandataire de l’Iran au Proche-Orient.

Le commandant de la Garde de la révolution islamique, Mahmoud Ali Jaafari, a avoué que l’Iran supporte le régime syrien. ”Nous sommes fiers de défendre la Syrie qui est un élément crucial dans la lutte contre Israël, nous leur fournissons conseils et expérience,” a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en septembre 2012 à Téhéran


De gauche à droite, Hassan Nasrallah, Bashar el-Assad, Mahmoud Ahmadinejad.

L’Iran, avec l’aide du Hezbollah développe une milice religieuse Chiite-Alawite. Selon le chef des Corps de Renseignements, le général de division Aviv Kochavi, cette milice nommée “l’armée du peuple” est grande de 50 000 hommes et il est prévu qu’elle grandisse à 100 000 hommes. Selon le journal libanais al-Hayat, la milice compte actuellement 67 000 combattants, entraînés par l’Iran à la guerre urbaine (article paru le 7 juin 2013). De plus, l'ancien Secrétaire à la Défense américain, Léon Panetta, a déclaré que l’Iran organise et entraîne la milice à apporter un soutien au régime syrien. Cette milice a vu le jour surtout à cause de la peur de la chute du régime d’Assad. L’Iran et son mandataire le Hezbollah, espèrent protéger l’alliance chiite contre les rebelles.

Le Hezbollah joue avec le futur du Liban

Nasrallah a perdu le soutien du monde arabe en défendant Assad. Pour de nombreux Arabes, le Hezbollah est perçu négativement. De plus, le Liban a vu ces violences se déverser à l’intérieur de ses frontières. Le président libanais Michel Sleiman a appelé le Hezbollah à retirer ses combattants de la Syrie. “S’ils prennent part à la bataille d’Alep et davantage de combattants du Hezbollah meurent, cela fera monter les tensions”, a-t-il déclaré au journal As-Safir, le 22 juin 2013.


Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah

L’ancien Premier ministre et leader du parti d’opposition, Saad Hariri a exprimé ce sentiment le 1er mai 2013 en réponse au discours de Nasrallah :

“Rien n’empêche Nasrallah de ramener le Liban, à tout moment, au front de guerre, aux côtés du régime iranien, au nom de la défense des sites religieux... ce pays est aux mains du Hezbollah et de différents groupes libanais. Tout cela pour faire plaisir à Bashar el-Assad et implémenter les fatwas venues de Téhéran. Le Hezbollah joue avec le futur du Liban et comme le dit son secrétaire général, Nasrallah, il n’allume pas seulement un incendie en Syrie, il risque de l’apporter au cœur du Liban...”