Voilà pourquoi le Hezbollah ne peut pas être considéré comme l’armée libanaise

13.08.13

 

Le conflit de 2006 entre le Hezbollah et l'armée israélienne a été appelé la Seconde Guerre du Liban - sans doute à tort. L'armée israélienne n'a pas été en guerre contre les Forces Armées libanaises, l'armée légitime du Liban, mais contre une organisation terroriste basée au sud de ce pays. Malgré leurs tentatives de convaincre le monde entier qu'ils servent le Liban et ses citoyens, les terroristes du Hezbollah ne représentent pas l'armée du Liban. Le Hezbollah n’est pas contrôlé par le ministre libanais de la Défense et n'a pas peur d'utiliser ses armes contre les populations civiles - israéliennes ou libanaises.

L’ARMÉE LIBANAISE ET LE HEZBOLLAH : QUELLE DIFFÉRENCE ?

En 1943, le Liban déclare son indépendance. Deux ans plus tard, le gouvernement libanais conclut un accord avec la France et assume la responsabilité des Forces Armées libanaises. Ses objectifs sont : la défense du pays et de ses citoyens contre toute agression, faire face à toutes les menaces contre les intérêts vitaux du pays et enfin le maintien de la sécurité et de la stabilité interne. Le chef d’état-major de l’armée libanaise reçoit ses ordres du ministère de la Défense du gouvernement libanais.

En revanche, le Hezbollah est né en 1982 d'un mouvement rebelle financé et entraîné par le Corps des Gardiens de la révolution islamique d’Iran. Ses objectifs sont de détruire Israël et d'imposer une théocratie chiite au Liban. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, reçoit ses ordres directement du guide suprême d'Iran, l’Ayatollah Ali Hosseini Khamenei.

LE HEZBOLLAH VISE DES CIVILS

Le Hezbollah est loin de se comporter comme une armée régulière. Il vise les civils lorsqu’il utilise ses armes. En 2006, pendant la Seconde Guerre du Liban, le Hezbollah a tiré 4000 roquettes sur les villes du nord d'Israël et a tué 44 civils. Les terroristes ont également utilisé les civils libanais comme boucliers humains en transformant leurs maisons en réserves d'armes et en tirant des missiles à partir de zones peuplées.

 

Lors du conflit de 2008 au Liban, Nasrallah a affirmé que la décision du gouvernement libanais de qualifier le réseau de télécommunication du Hezbollah d’”illégal” était une "déclaration de guerre". Le Hezbollah a ensuite utilisé ses armes pour prendre le contrôle de la plupart des quartiers à l’ouest de Beyrouth, une zone très densément peuplée. 11 personnes ont été tuées et 30 ont été blessées lors des combats. Le gouvernement libanais a par la suite déclaré que “le coup d'État armé et sanglant qui est mis en œuvre vise à rendre le Liban à la Syrie et étendre l’influence de l'Iran jusqu’à la Méditerranée."

RELATIONS ENTRE L’ARMÉE LIBANAISE ET LE HEZBOLLAH

Naim Qassem, numéro 2 du Hezbollah, a déclaré concernant l’armée libanaise :

“[Il y a un désir] de déployer l'armée dans le sud afin d'interdire la résistance [le Hezbollah] et à toute autre faction d'entreprendre des actions contre Israël, qu'elles soient dans les fermes de Chebaa ou autre part. Selon nous, cela ne ferait que retirer le Liban de la confrontation avec l'ennemi israélien....”

 

Il a ensuite été très clair quant à la loyauté du Hezbollah ainsi que sur sa vision du Liban :

"Qui a dit que le Liban peut rester neutre ? La position géographique et politique du Liban impose deux possibilités pour le pays : soit une alliance avec la Syrie soit une alliance avec Israël. Il est naturel pour nous de choisir la Syrie…"

De nombreuses voix au sein du Liban ont exprimé leur colère contre l'influence du Hezbollah et de ses armes sur le Liban. Les membres du Mouvement du renouveau démocratique au Liban affirment que "le Hezbollah continue de mettre les intérêts de l'Iran avant ceux du Liban." L'ancien Premier ministre libanais, Saad Hariri, a déclaré : “nous voulons mettre [les armes du Hezbollah] sous le contrôle et l'autorité de l'État parce que c'est l’armée qui nous protège tous".

Saad Hariri a également déclaré en juin 2013 : “[concernant la présence du Hezbollah en Syrie] le Hezbollah a complètement ignoré l'opinion du peuple libanais. Avec leurs armes, ils ont créé un État dans l'État, sans Président ni Premier ministre. Dans l'État du Hezbollah, il n'y a pas de pacte national, aucun parlement ni dialogue national”.

 

Ne vous y méprenez pas : le Hezbollah n'est en aucune façon la force armée officielle du Liban. Il a utilisé la population libanaise comme bouclier humain dans le passé et tout porte à croire qu'il le fera à nouveau dans l'avenir. Les objectifs du Hezbollah, en vérité, n'ont rien à voir avec la protection de la population libanaise. Ses objectifs sont simples : détruire Israël et établir une théocratie chiite au Liban.