"Aucune activité de Tsahal ne se fait sans notre unité"

Rencontre avec les commandants des trois bataillons qui ensemble forment la “moelle épinière” de Tsahal.

19.05.14
L’équipe éditoriale de Tsahal

Hochen est une unité de technologie militaire et opérationnelle avant tout. Elle est composée de trois bataillons qui offrent des services de communication uniques à l'ensemble de l'armée israélienne, que ce soit sur terre, dans les airs ou en pleine mer. Elle se charge également de relier l'Unité des Renseignements de Tsahal aux organismes politiques et sécuritaires du pays. "Hochen est une unité qui doit être opérationnelle 24h/24h, 7 jours sur 7 en fonction des besoins de Tsahal”, explique le lieutenant-colonel Omer Cohen, commandant du bataillon “Amorim” spécialisé dans les communications de Tsahal par satellite. “Chaque bataillon est en état d'alerte dès lors que Tsahal est en mouvement, que ce soit au nord, au sud ou au centre du pays. Nos horaires et notre manière de travailler sont très similaires à ce que l’on observe dans les unités de combat”, poursuit-il.

Les trois bataillons qui composent l'unité Hochen existaient déjà séparément dans Tsahal, mais ils ont été regroupés en 2004. “Si il y a 10 ans vous me demandiez quel est le lien entre ces trois bataillons, il m’aurait été probablement difficile de vous répondre”, explique le lieutenant-colonel Shlomi Maman, commandant du bataillon “Itanim” chargé de relier le pays en moyen de communication physique de Eilat jusqu’à la frontière avec le Liban.

LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE DU CHAMP DE BATAILLE

“Avant l'arrivée des réseaux physiques et virtuels qui relient le grand corps complexe qu’est Tsahal, chacun travaillait de manière indépendante en son sein”, précise t-il. Aujourd'hui, l'ensemble de Tsahal est inter-connecté, depuis les centres de commandement jusqu’aux soldats sur le terrain. En 2013, l'armée israélienne a finalement terminé le programme de numérisation de l’armée de terre conçu pour mettre en place des systèmes de contrôle qui permettent de donner une image instantanée des forces de Tsahal et des forces ennemies dans une zone donnée. Avec la numérisation du champ de bataille, des acteurs comme l'unité Hochen ont eu de nouvelles responsabilités sur le terrain.

“Aujourd'hui, tous les moyens technologiques sont mis à disposition des combattants sur le terrain et aucune opération ne peut se dérouler sans notre intervention”, explique le lieutenant-colonel Omer Cohen. “Notre slogan est « partout où nous le souhaitons, par tous les moyens que nous avons », sur terre, dans les airs et en mer”.

DES MOYENS DE COMMUNICATION AU SERVICE DES MISSIONS

Le lieutenant-colonel Cohen raconte que lors de l’Opération “Divulgation Totale” qui a permis en février dernier d'arrêter le Cargo KLOS-C rempli d’armes venues d’Iran à destination des terroristes de la bande de Gaza, l’unité Hochen à assurer les liens de communication avec les combattants partis en pleine mer à plusieurs kilomètres d’Israël. “Aujourd'hui, les moyens de communication ne s'arrêtent pas aux outils que nous avons à disposition (téléphones portables, ordinateurs, radios…), ils ont une place à part entière dans la programmation d’une opération”, explique le lieutenant-colonel Itzhak, commandant du bataillon “Tsameret”, responsable de tous les services de communication en lien avec l'état-major de Tsahal et les institutions gouvernementales.

“Auparavant, les commandants nous disaient qu’ils n’avaient pas besoin de notre aide, qu’ils se débrouillaient très bien seuls. Aujourd’hui, ils se rendent compte que sans les renseignements que nous leur apportons en temps réel sur le terrain ils n'ont pas l’image complète de la situation qui leur permet de prendre les décisions au bon moment. Nous sommes devenus un vecteur de prise de décision incontournable dans l’armée”, explique t-il.

“La révolution technologique qu’a connu la société civile n'a pas oublié le monde de l'armée”, note le lieutenant-colonel Maman. “Aujourd'hui, il n'existe pas un exercice militaire, pas une opération militaire ou une formation de soldats qui peut se dérouler sans l’engagement des technologies de pointe que nous déployons pour assurer la communication de l’armée”, conclut le lieutenant-colonel Maman.

ÊTRE PRÊTS FACE À LA CYBERGUERRE

En plus de faciliter la défense du pays dans l'espace physique, l’unité Hochen prépare l’armée israélienne à se tenir prête face aux cyber-attaques dont les menaces augmentent d'année en année. “Dans cette guerre, il faut toujours savoir innover car l'ennemi trouve toujours un moyen de contourner les protections”, explique le lieutenant-colonel Cohen. Tsahal a pris certaines mesures afin de se protéger et minimiser les risques de cyberattaques contre ses systèmes de communication. En 2011, l’armée israélienne a créé une division officiel de cyberdéfense. Elle fonctionne 24h sur 24 et 7 jours sur 7 afin de faire face aux nombreuses menaces contre le système. Des officiers de la Division de Cyberdéfense sont présents partout dans l’armée afin d'être prêts a relever les défis de la guerre de demain.