Des civils israéliens et palestiniens ont été sauvés par ces drones

Tout au long de l’Opération Bordure Protectrice,  le “Premier Escadron des Drones” de Tsahal a opéré sans arrêt afin de minimiser les pertes civiles à Gaza. Deux commandants hauts placés de l’unité revèlent les détails du travail de l’escadron qui détecte les cibles du Hamas et s’assure que les civils ne se trouvent pas à proximité lors des frappes.

01.09.14
L’équipe éditoriale de Tsahal

“Nous ne voulons pas blesser les populations de Gaza, et nous faisons tout pour nous assurer que ça n’arrive pas.”

Le “Premier Escadron des Drones” (ou l’Escadron 200) de l’Armée de l’Air israélienne opère 24h sur 24h pour récolter les renseignements du terrain depuis le ciel. “À n’importe quel moment de l’année, il y a des drones de l’Escadron dans les airs”, explique le major S, commandant adjoint de l’Escadron 200.

LA MISSION QUOTIDIENNE : RÉCOLTER DES RENSEIGNEMENTS

L’Escadron 200 est constamment en train de fournir une image complète du terrain grâce à ses données aériennes qui permettent de détecter et de suivre toute activité terroriste.

“Nous sommes dans la meilleure position pour détecter les sites qui doivent être ciblés. C’est pourquoi, à la minute où l’Opération Bordure Protectrice a commencé, l’Armée de l’Air israélienne avait déjà une large liste de cibles à frapper”, précise le major R., un commandant haut placé de l’Escadron.

Le major S. poursuit : “Ce n’est pas suffisant de détecter les cibles une fois. Il est essentiel de vérifier que la cible soit bien toujours d’actualité. Si nous trouvons une cache d’armes aujourd’hui, il est possible que le lendemain, ils aient retiré toutes les armes de cet endroit pour y construire un jardin d’enfants. Si moi, personnellement, je ne suis pas au courant de ce changement, je pourrais faire une erreur en ciblant ce lieu. C’est pour cela que notre mission ne consiste pas uniquement à trouver de nouvelles cibles mais également de continuer à traquer celles que nous avons trouvées."

DURANT L’OPÉRATION, DE NOMBREUSES NOUVELLES CIBLES TROUVÉES

Le major S. explique comment de nouvelles cibles ont été détectées par le “Premier Escadron des Drones” durant l’Opération Bordure Protectrice.

“Une cible peut prendre différente formes : un entrepôt, un bâtiment, un site de lancement de roquettes, le véhicule d'un terroriste. Les bâtiments et les entrepôts sont généralement les cibles terroristes que nous trouvons avant l’opération. Au cours de nos activités, nous détectons et  traquons d’autres cibles telles que des terroristes, des hauts responsables du Hamas et des sites de lancement de roquettes.”

L’OBJECTIF PRINCIPAL : EMPÊCHER LES DOMMAGES CAUSÉS AUX CIVILS

La majorité des roquettes sont tirées depuis des zones civiles et leurs alentours. “J’ai personnellement assisté à des situations durant lesquelles j’ai vu ceci arriver depuis une école, depuis un quartier d'habitations ou depuis les jardins de maisons. J’ai vu tous ces cas. Rien ne peut me surprendre”, raconte le major S.

Pour lui, en tant que commandant adjoint du “Premier Escadron de Drones”, sa priorité est d’empêcher les pertes civiles. “Je n’ai de problème personnel avec aucun des civils habitants à Gaza et je ne veux faire de mal à aucun d’entre eux.”

“Nous jouons, par exemple, un rôle déterminant dans la procédure du “Roof Knocking” (largage d’une bombe assourdissante au dessus d’une cible pour faire évacuer les lieux, puis frappe de la cible sans mettre en danger les civils). Nous scrutons la cible avant que la vraie bombe ne soit lâchée. Nous vérifions qui a quitté la zone : hommes, femmes et enfants. Et nous nous assurons que personne ne pénètre dans les alentours. Avec ces informations, nous prenons la décision de frapper ou non la cible.

Lorsque je détecte une nouvelle cible, je pense immédiatement aux manières pour rendre la zone stérile : ceci est mon objectif. Cela est difficile de voir combien le monde ne prend pas en compte notre travail pour minimiser les pertes civiles. Lorsque je dis “nous”, je parle de moi et de mon équipe.

Malheureusement, il arrive que les civils soient touchés à cause des méthodes cyniques de nos ennemis. Lorsque cela se produit, nous enquêtons sur ces incidents et nous essayons d’en tirer des leçons pour ne pas que cela se reproduise lors de prochaines frappes.”

SI UNE FRAPPE AÉRIENNE MET CLAIREMENT EN DANGER DES CIVIL, ELLE EST ANNULÉE

Selon des règles bien établies, le “Premier Escadron de Drones" ordonne l'annulation de frappes aériennes si elles mettent en danger les civils. Le  major R. donne un exemple de ce type de situation :

“Nous aurions atteint notre objectif. Il s’agissait d’un terroriste armé qui avait pour but de nous attaquer. Juste avant la frappe, nous l'avons vu entrer dans une sorte de cour pleine d'enfants. Le missile avait déjà été lancé pour frapper le terroriste mais à la dernière minute nous avons dévié le missile sauvant la vie d’au moins 8 enfants que le terroriste utilisait comme boucliers humains.”

LES DRONES PROTÈGENT LES SOLDATS SUR LE TERRAIN

Selon le major S., lorsque la phase terrestre de l’Opération Bordure Protectrice a commencé et que les forces de Tsahal sont entrées dans la bande de Gaza, les drones ont joué un rôle essentiel dans la protection des soldats sur le terrain.

“Les forces sur le terrain ont les capacités requises pour faire face aux menaces, mais seulement sur une petite distance. Notre travail est d’assurer que les zones dans lesquelles nos soldats vont opérer soient dégagées des menaces détectables depuis le ciel. Il est important que nous soyons les meilleurs possibles dans cette mission afin que nos forces sur le terrain se sentent protégés d’en haut.”