Espace, frontière de l’infini

Quel rapport peut-on établir entre la Lune et un groupe de trois jeunes ingénieurs du petit État d’Israël ? Trois israéliens ont décidé de participer à une compétition lancée par Google et d’envoyer le premier rover israélien sur la Lune d’ici à 2014.

12.12.11
L’équipe éditoriale de Tsahal

Yehonatan, Kfir et Yaniv sont trois jeunes ingénieurs israéliens, diplômés de différentes unités de haute technologie de Tsahal. Ils ont rejoint les rangs de dizaines de jeunes visionnaires du monde entier qui participent à la quête du prix Google Lunar X soit vingt millions de dollars pour faire alunir un rover robotisé.

Il s’agira non seulement de la première navette israélienne à voyager dans l’espace mais également d’atteindre la Lune et d’y faire figurer le drapeau d’Israël.

«Comme beaucoup de bonnes idées, cela a commencé en regardant une publicité», se souvient Yehonatan Weintraub, l’un des fondateurs du groupe, avec un sourire.

«Nous nous sommes assis tous les trois, nous en avons longuement discuté et nous avons décidé d’y aller. Et comme le veut la tradition israélienne, nous avons pris la décision juste un mois avant la date limite pour les inscriptions».

En un mois, ils ont fait une ébauche de leur projet, ont trouvé des fonds et ont créé la fondation «SpaceIL». «Finalement, nous avons reçu une réponse positive de Google. Ce fut l’un des plus beaux moments de ma vie».

Environ un an a passé depuis et ce sont 120 personnes qui ont rejoint le projet, passant leur temps libre à construire une navette spatiale digne de ce nom. «La durée de la mission sera de un à deux mois», explique Shachar Mendelovitch, un ingénieur bénévole auprès de la fondation.

«L’engin sera mis en orbite de la Terre pendant 22 jours et il commencera alors son voyage vers la Lune qui prendra entre quatre et dix-huit jours. Il se posera sur la Lune au lever du Soleil et il pourra nous envoyer des photos et des vidéos pendant trois jours».

Le poids de la navette n’excédera pas 80 kilogrammes, ce qui en fera l’un des plus petits engins spatiaux à ne s’être jamais posé sur la Lune. Les essais ont déjà commencé. La course aux étoiles également.

L’un des buts principaux du projet «SpaceIL» est également d’aider à faire avancer l’apprentissage des sciences en Israël. La fondation a promis de faire don du prix éventuel pour aider des jeunes scientifiques prometteurs partout en Israël.

«Ce projet est étonnant. Atteindre la Lune va nous donner une meilleure exposition internationale et cela servira aussi notre dissuasion», a déclaré le Président de l’État Shimon Peres à la cérémonie d’inauguration du modèle de la navette.

Cérémonie à laquelle participait également Rona Ramon, veuve du premier astronaute israélien Ilan Ramon et dont le fils Assaf, pilote de chasse, est également décédé dans un accident. Elle a contribué au projet au nom de son fils et de son mari. «La science n’est pas seulement une question de savoir mais également de courage», a conclu le Président Peres.